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S’alimenter

Dans cet article paru dans Grandir Autrement n°59, nous avons quitter le domaine de la diététique pour celui de la nutrition. Il ne s’agit pas d’étudier ici les règles d’une alimentation équilibrée en y intégrant une dimension culturelle dans un objectif de perte de poids ou de soin, il s’agit plutôt d’aller regarder l’effet des aliments sur le fonctionnement de nos cellules afin d’optimiser leurs potentiels sur notre force vitale et notre énergie1.

« Bien s’alimenter » n’est pas tant, pour moi, de le faire en respectant des réglages alimentaires imposés (proportions, calories, pyramides…), une alimentation saine c’est nourrir convenablement mes propres cellules en fonction de mon métabolisme pour une énergie maximale et une bonne résistance aux maladies.

Evolutions historiques

Il est intéressant de noter que les changements alimentaires, intervenus au Néolithique2, ont été extrêmement rapides à l’échelle de l’évolution humaine.

Après études, on constate que l’adaptation génétique n’a pas eu le temps de s’effectuer : nos enzymes digestives sont inchangées depuis 200 000 ans!3

Partant de ce constat, quels peuvent être les effets de ces nouvelles molécules transformées par l’industrie agro-alimentaires ?

De l’importance de la digestion et de la mastication

Parce que c’est l’intestin grêle4 qui est responsable de plus de 70% de notre immunité, il est important d’en connaître a minima le fonctionnement pour comprendre l’impact de ces nouvelles molécules que nous ingérons depuis que nous sommes devenu sédentaire.

Imaginez un couloir constitué de nombreuses portes à droite et à gauche. Chacune de ces portes a sa propre serrure.

Chacune des molécules ingérées est une clef ; ainsi les vitamines, minéraux, protéines, acides aminés ouvrent les portes et sont intégrées à la vie de nos cellules pour un fonctionnement optimal de notre corps.

Les poubelles, particules qui ne peuvent ouvrir de portes, filent donc directement (ou presque) vers le colon pour être évacuées dans nos selles.

Certaines molécules sont tellement grosses qu’elles défoncent les portes qui restent béantes et laissent tout passer.

Notre immunité est mise à mal, c’est la porte ouverte aux agents infectieux et aux maladies.

La mastication comme première étape de la digestion a toute son importance5. Grâce à la salivation qu’elle entraine, ses effets sont bénéfiques et nécessaires pour une bonne digestion. La salive a un rôle protecteur, antiseptique et antibiotique naturel en plus d’être révélateur de goût.

De la qualité et de la variété,

Bien alimenter nos cellules, c’est donc choisir des aliments d’origine biologique de préférence locale afin d’en réduire la quantité de molécules indigestes telles que les pesticides6.

C’est aussi leur apporter quantité de bons gras7 notamment des oméga 3 via, entre autres, des huiles végétales (les plus stables chimiquement étant l’huile d’olive et l’huile de coco8, à choisir vierge et de première pression à froid) indispensables au fonctionnement de notre système nerveux.

L’idée est d’apporter un maximum d’énergie à nos cellules sans que la digestion ne demande trop d’efforts à notre corps.

Comme nous avons vu que nos enzymes étaient inchangées depuis des millénaires, consommer des produits non transformés, non raffinés en découle logiquement.

Sont à éviter absolument : sucre blanc, farine blanche, sel, aliments transformés, conserves, aliments fumés, soda et junk food.

Préférer toujours des variétés anciennes de céréales : « notre alimentation doit être naturelle – dans l’état où elle se trouve dans la nature et spécifique à l’homme-, simple -non composée ou traitée par un processus culinaire- et non concentrée – faible teneur en protéines, glucides et lipides-»9.

Varier les plaisirs nous est nécéssaire pour couvrir la totalité de nos besoins, gardons en tête la phrase de JM Magnien10, immunologiste, : « Un seul acide aminé manquant arrête la synthèse des molécules où cet acide animé doit figurer » d’où le danger d’un régime mal équilibré11.

Intégrer épices, algues, levures, huile de coco, fruits secs, oléagineux, champignons est un plus pour notre système digestif au vus des vertus qu’on leur connait12.

A cette alimentation solide, il faut associer l’importance de notre consommation d’eau qui constitue près de 70% de notre corps.

Tisanes, thés, cafés, jus de fruits ne sont pas de l’eau. Choisir de l’eau filtrée et en bouteille en verre éliminera les résidus qui pourraient être nocifs pour nos cellules.

Et la quantité

Contrairement aux recommandations qu’on trouvera en diététique, les quantités sont à adapter en fonction de l’âge, de la morphologie, de l’état de santé et de notre estomac.

Si l’individu sait quand il a faim, il sait aussi quand il lui faut s’arrêter.

Malheureusement, plus on vieillit, moins on le sait tant les habitudes nous déconnectent de notre corps.

Ecoutons nos enfants, ne les forçons pas à manger, ne mangeons pas sans avoir faim et évitons les excès : de protéines (surtout d’origine animale – 2 à 3 fois par semaine maximum-), de gras, de glucides (qui ne doivent pas représenter plus de 10% de l’alimentation journalière pour un individu sédentaire).

L’équilibre acido-basique de notre corps est à rechercher dans le choix des aliments que nous ingérons. Il s’agit de permettre à nos cellules d’évoluer dans un milieu au pH neutre. Il ne faut donc ni trop d’aliments acidifiants, ni trop d’aliments alcalins13. Tout est donc question de mesures, de qualité, de variété et de mastication !

Sans lait (de vache), sans gluten,

Parmi les grosses molécules qui éclatent les portes de notre intestin, il en est qu’on ne présente plus tant leurs effets néfastes sont connus : « L’homme a aujourd’hui les moyens scientifiques de mesurer ses erreurs »14.

Le gluten, soit l’ensemble de deux groupes de protéines présents dans de nombreuses céréales telles que le blé, l’orge, l’avoine fait beaucoup parler de lui comme responsable de porosité intestinale. Le gluten provoquerait une réaction immunitaire responsable d’inflammations à différents étages du tube digestif.

Préférer des aliments sans gluten par nature plutôt que des produits transformés pour devenir « sans gluten ».

Le lait de vache, adapté au petit veau (qui grossira de 375 kg en une année), associe à ses protéines non assimilables par le corps humain un effet perturbateur sur la flore bactérienne du colon.

Eliminer gluten et lait de vache de votre alimentation vous donnera des résultats en trois semaines même si vous vous sentiez à l’origine en bonne santé.

C’est une expérience intéressante à effectuer et qui n’est finalement pas si difficile : tout se remplace facilement15.

Les bonnes et mauvaises combinaisons alimentaires en conflit avec les habitudes françaises

Pour chaque catégorie d’aliments, l’intervention d’enzymes spécifiques détermine une vitesse de digestion. L’action de ces enzymes dépend de l’acidité du milieu dans lequel ils interviennent.

Ainsi, protides (protéines d’origine animale) et glucides (féculents, légumineuses, céréales) ont besoin, pour être digéré de manière la plus favorable d’un pH différent alors que l’activité digestive a lieu au même endroit et au même moment s’ils sont consommés ensemble. L’action enzymatique ainsi que l’assimilation des nutriments seront partiels.

Même si le corps va s’adapter, la digestion sera plus longue avec des risques de putréfaction (pour les protéines) et de fermentation (pour les végétaux) des aliments incomplètement digérés : somnolence, ballonnement, flatulences, aigreurs, haleine fétide…

Ce sont les aliments que nous réussissons à digérer et assimiler qui nous nourrissent, des règles sont donc à respecter :

  •  Avec les végétaux, associer protéines OU céréales-féculents-légumineuses.
  • Par contre, associer protéines fortes et farineux forts est une erreur. Cette distinction protéines fortes et protéines faibles ainsi que farineux forts et amidons faibles apporte une précision supplémentaire. Les protéines fortes sont les protéines d’origine animale (viande, poisson, œufs, fromage), les faibles sont les végétales (légumineuses, oléagineux, algues, champignons). Les farineux forts regroupent le riz, les pâtes, le blé, le pain complet, le sarrazin, le maïs) et les amidons faibles les biscottes, le boulgour, les flocons de céréales, le potimarron, les pommes de terre, les châtaignes. Cette liste n’est pas exhaustive.
  • Associer protéine forte et amidon faible (viande-pomme de terre) ou farineux fort et protéine faible (riz-légumineuse) est possible.
  • Une seule source de protéines par repas.
  • Les fruits doivent être consommé seuls en dehors des repas.
  • Les crudités sont consommés en début de repas.
  • Le dessert en fin de repas n’est pas indispensable du tout : gare à la fermentation.
  • Ne pas boire en mangeant.

Attention à la cuisson

Idéalement, consommer des aliments au plus près de leur nature est préférable mais certains ont besoin de la cuisson pour être digestes.

C’est le cas de certains végétaux pour lesquels il est nécessaire de ramollir la cellulose afin d’en rendre digeste les fibres par exemple.

Les conséquences de la cuisson sont visibles en se référant à nos sens : le toucher, le goût, l’odeur sont différents. Il y a donc bien eu transformation des molécules.

Celle-ci est parfois nuisible : la mutation des molécules peut avoir des effets nocifs pour nos cellules puisque nos enzymes ne pourront agir. Il ne s’agit pas uniquement de perdre en vitamines et minéraux, à l’exemple des féculents qui libèrent une substance classée cancérigène depuis 2002 quand ils sont cuit à une température supérieure à 100°C16.

Parmi les différentes méthodes de cuisson qui existent (pasteurisation, stérilisation, bouilli, friture, grillade, four, cocotte minute), deux sont à retenir et favoriser: il s’agit de la cuisson à la vapeur douce et du barbecue vertical. La structure des aliments est ainsi conservée.

Journée type

Pour que notre système digestif fonctionne bien, nous avons vu l’importance de la variété, de la qualité, des combinaisons alimentaires et de la cuisson en plus des produits à éviter.

En résumé, le petit déjeuner doit être composé comme un véritable repas. Si vous l’aimez sucré, bananes et oléagineux tel que proposé par France Guillain dans son Miam-O-Fruits17 est une bonne idée. Si vous le préférez salé alors les protéines sont les bienvenues à l’exemple du petit déjeuné turc qui associe fromage feta/oeufs/-tomates-concombre-olives.

Si ce repas est pris tôt le matin, consommer un fruit frais à 10h.

Pour le déjeuner, penser à la juste combinaison (pas de protéine forte et de féculent fort) à laquelle vous associerez des crudités en entrée (si vous les digérez, arrosés d’huiles de colza, de noix), des végétaux cuits et de la matière grasse (type huile d’olive), sans dessert. Deux à trois apports de protéines animales par semaine est suffisant.

Quelques heures plus tard (3h, temps de digestion), vous pouvez manger un fruit frais (ou un gâteau sucré – sans lait sans gluten, fait maison).

Pour le diner, pris à l’écart du couché (au moins 1h avant), les recommandations sont identiques à celles du déjeuner bien que réduites en quantité, seules sont à éviter les protéines fortes.

Ne négligez pas l’apport en bon gras qui nourrira vos cellules, surtout celles de votre cerveau18.

Si vous désirez consommer de l’alcool, préférer un verre de bon vin (rouge, blanc ou rosé) en fin de repas. Il peut même avoir des vertus protectrices: facilité la digestion, éviter la constipation et les infections urinaires19.

Un état de bonne santé et de juste résistance aux agents pathogènes sera atteint si vous associez à ces réglages alimentaires l’expression de vos émotions, une bonne gestion du stress, une activité physique régulière de préférence en plein air, du soleil et la réduction de votre consommation médicamenteuse !

Si un nom devait résumer ces recommandations alimentaires, c’est celui de Jean Seignalet et de son régime ancestral qui ajoute à ces préconisations un apport de compléments alimentaires indispensables aux vues des changements qualitatifs des produits que nous consommons mais considère peu l’importance des combinaisons alimentaires.

En ce qui concerne les préconisations alimentaires officielles, « Ne pas soumettre aveuglément sa pensée à l’autorité est essentiel pour garder une distance critique »20 : Au niveau du Parlement Européen, on compte près de 7 lobbyistes par député chargés de faire passer les désirs de l’industrie agro-alimentaire, soit un total de 5000 lobbyistes accrédités.

Enfin, la conclusion revient à Timothée L., ostéopathe avec ces quelques mots : « Notre Santé dépend de notre Terre …Mais en prenant un peu de recul, si on se considère comme éléments de l’écosystème, finalement la Santé de notre Terre dépend aussi de la notre … La boucle est bouclée. A nous de jouer. »

14 signes ou symptômes d’une intolérance au gluten1

  • Une diarrhée fréquente et malodorante,
  • Une asthénie ou fatigue permanente ;
  • Des troubles du caractère ;
  • Un amaigrissement de quelques kilos ;
  • Une anorexie ou perte de l’appétit ;
  • Des douleurs abdominales plus ou moins diffuses ;
  • Un ballonnement abdominal ou des flatulences ;
  • Des gaz abondants ;
  • Des nausées jusqu’à vomissements ;
  • Une tétanie ou spasmophilie ;
  • Des douleurs osseuses ;
  • Une inflammation de la langue ;
  • Des aphtes buccaux ;
  • Une anémie plus ou moins importante.

Notes de bas de page:

1- Changez d’alimentation. Pr Henri Joyeux, Editions du Rocher, 2013. P.33

1- Le Docteur français, Jean Valnet, fondateur de la phytothérapie et de l’aromathérapie moderne a marché sur les traces d’Hippocrate dés sa première publication en 1967 : « Que ton aliment soit ton premier médicament ». On pourra se référer à :

Se soigner par les légumes, les fruits et les céréales. Docteur Jean Valnet. Le livre de Poche. 9ème édition. 1985.

2- Néolithique : sédentarisation → cultures, élevages → consommation de produits laitiers et de céréales. Réduire au silence 100 maladies avec le régime Seignalet. JM Magnien, Thierry Souccar Editions, 2013. P.30.

3- Réduire au silence 100 maladies avec le régime Seignalet. JM Magnien, Thierry Souccar Editions, 2013. P.30

4- Le charme discret de l’intestin. Tout sur un organe mal aimé. Giulia Enders, Acte Sud, 2015.

5- Changez d’alimentation. Pr Henri Joyeux, Editions du Rocher, 2013. P.103.

6- Fruits et légumes les plus contaminés à préférer bio : pommes, poires, pêches, nectarines, fraises, cerises, framboises, raisins, poivrons, celeris, haricots verts, pomme de terre, épinards, laitues, concombres, courges, citrouilles. Anti-cancer, les gestes du quotidien pour la santé du corps et de l’esprit. David Servan-Schreiber, Pocket Editions, 2011.

7- Ces glucides qui menacent notre cerveau. David Perlmutter. Marabout. 2015.

8- L’huile de coco. Grandir Autrement N°55.

9- Les sept péchés capitaux de notre alimentation, la santé par l’alimentation vivante. Marcel Dunand. Editions Jouvence. 1998. P.11.

10- Réduire au silence 100 maladies avec le régime Seignalet. JM Magnien, Thierry Souccar Editions, 2013. P.109.

11- Dossier Végétarisme. Grandir Autrement N°55.

12- Anti-cancer, les gestes du quotidien pour la santé du corps et de l’esprit. David Servan-Schreiber, Pocket Editions, 2011.

13- Aliments alcalins : pomme de terre, banane, lait, courgette, etc.acidifiants : pâtes, riz, oranges, vinaigre, etc. L’équilibre acido-basique. Grandir Autrement n°47. 

14- Les sept péchés capitaux de notre alimentation, la santé par l’alimentation vivante. Marcel Dunand. Editions Jouvence. 1998. P.13.

15- Exemples de livres accessibles :
Vos desserts préférés sans lait ni gluten, Alice et Laure Laffont, Editions La plage. Avril 2007.

Tout sans gluten, Cléa, Editions La plage. Octobre 2005.

Le régime Seignalet en 60 recettes : tous les conseils pratiques pour un quotidien sans gluten et sans lait ! Anne Seignalet et Valérie Cupillard. Editions Prat Europa. Juin 2014.

16- Résultats d’une recherche menée par le Danemark. Changez d’alimentation. Pr Henri Joyeux, Editions du Rocher, 2013. P.37.

17- La méthode France Guillain. Vivez équilibré ! France Guillain, Editions du Rocher (2009). P.51.

18- Ces glucides qui menacent notre cerveau. David Perlmutter. Marabout. 2015.

19- Changez d’alimentation.Pr Henri Joyeux, Editions du Rocher, 2013. P.50.Le régime méditerranéen reste le meilleur pour la santé. Michel de Lorgeril. Principe de Santé. Avril 2015

20- Réduire au silence 100 maladies avec le régime Seignalet. JM Magnien, Thierry Souccar Editions, 2013. P.176.

Pour aller plus lien sur le thème de l’alimentation, le point de vue du Docteur Olivier Soulier sur le sens des désirs alimentaires est à lire ici.

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